COMMUNIQUES DE PRESSE

COMMUNIQUE DE PRESSE N°004/2023

RDCONGO : LA VSV CONTRE LA REPRESSION POLICIERE DU SIT-IN DES AGENTS ET CADRES DE LA DGRK DEVANT LEUR SIEGE A KINSHASA/GOMBE

La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) dénonce avec véhémence la répression mercredi 22 février 2023 par des éléments de la Police Nationale Congolaise (PNC) du sit-in organisé par les agents et cadres de la Direction Générale des Recettes de Kinshasa (DGRK) devant leur siège situé au croisement des avenues Wangata et Colonel Ebeya dans la commune de la Gombe.

En effet, le jour du sit-in sus évoqué, un dispositif policier impressionnant a été mis en place très tôt matin pour empêcher les manifestants de réaliser leur activité. Pour contourner la difficulté, les agents et cadres de la DGRK ont pris place à bord d’un bus qui les a conduits devant leur siège où ils ont immédiatement entamé le sit-in, avant que la police n’ait usé de gros moyens pour les réprimer. Passant à la vitesse supérieure, la police a procédé à l’interpellation de plus ou moins vingt manifestants dont messieurs Christian LIONDJO (Président de la base syndicale CDT/DGRK), Joseph NANU ELIWO MIKELI (frappé à la tête et à la poitrine avec une matraque électrique avant de perdre connaissance) ; Peter KALALA, battu et blessé (avec huit (8) points de sutures) ; Blaise SALONGA, Godé MOMBA et Teddy tous les quatre conduits au Camp Lufungula à Kinshasa/Lingwala tandis que Joseph NANU ELIWO MIKELI avec ses yeux gonflés avait été admis à l’Hôpital de Référence de la Police Camp Lufungula pour les premiers soins.

Selon ce dernier, il reçoit des menaces de mort en provenance du téléphone n° d’appel +234 907728694 ‘’Toyebi ndako nayo na esika bana batangaka’’… Depuis lors, ses enfants ne vont plus à l’école par crainte des représailles.

De même, auparavant, un sit-in prévu le 15 février 2023 par les agents et cadres de la DGRK avait été également réprimé par des éléments de la PNC déployés sur instruction du Directeur Général de la DGRK M. Félicien KULUTA NTULA.

Il sied de souligner que, le personnel de la DGRK présente à travers son mémorandum les revendications sociales ci-après :

  • Leur admission comme agents sous statuts (les agents ne sont pas mécanisés depuis 2008 à ce jour, 15 ans) bien qu’ils s’acquittent régulièrement de l’impôt et autres taxes ;
  • L’application stricte de l’Arrêté n°190 du 15 juillet 2019 portant institution, organisation et fonctionnement du compte du trésor de la ville de Kinshasa ;
  • La prise de contentieux après publication officielle des recettes ;
  • Le paiement de 8 mois d’arriérés de salaires impayés jusque-là ;
  • Le respect de la tension salariale et augmentation des salaires ;
  • La prise en charge totale des soins médicaux des agents et des membres de leurs familles (depuis 2021, plus de 26 morts déjà et dislocation des foyers) ;
  • L’amélioration des conditions de travail (absence des conditions minimales de travail) ;
  • La fin du recrutement sauvage et excessif de plus de 200 agents et cadres en l’espace de deux (2) mois sur base de clientélisme… ;

Il revient à la VSV que les agents et cadres de la DGRK avaient saisi en décembre 2022 plusieurs autorités rdcongolaises pour leur faire part de la situation qui prévaut au sein de leur Régie, mais sans suite jusqu’ à ce jour malgré les deux missions d’audit initiées par l’Inspecteur Général des finances en 2021 et 2022.

La VSV rappelle que la liberté de manifestation est garantie par la Constitution de la RDCongo et les instruments juridiques régionaux et internationaux relatifs aux droits de l’Homme. La direction de la DGRK ferait mieux de dialoguer avec ses agents pour une solution durable en lieu et place de recourir aux méthodes fortes et répressives qui ne riment pas avec le fonctionnement normal d’un Etat de droit.

Tout compte fait, la VSV invite les autorités rdcongolaises à :

  •  Diligenter une enquête indépendante pour faire la lumière sur la répression violente et l’interpellation brutale des agents et cadres de la DGRK afin de sanctionner les auteurs et commanditaires de la répression déplorée ;
  • Mettre un terme à l’instrumentalisation de la police ou autres services publics à des fins partisanes ;
  • Prendre en charge les soins médicaux de toutes les victimes de la répression ;
  • Garantir le respect de la liberté de manifestation pacifique conformément aux instruments juridiques en la matière ;
  • Garantir la sécurité et la vie de monsieur Joseph NANU ELIWO MIKELI qui serait victime des menaces de mort de la part des proches du DG de la DGRK.

  Fait à Kinshasa, le 28 février 2023.

LA VOIX DES SANS VOIX POUR LES DROITS DE L’HOMME (VSV)

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